Au moment où la ville de Yerres ouvre à la visite la maison Caillebotte entièrement rénovée et remeublée, il nous a paru intéressant d’essayer d’identifier les tableaux (huiles et pastels) que Gustave Caillebotte a peints à Yerres et dans les environs. Pour ce faire nous avons pris comme point de départ le travail de Marie Berhaut2 qui dès 1988 publie un ouvrage recensant 447 œuvres. Ce premier ouvrage sera suivi en 1994 par une nouvelle édition revue et augmentée avec le concours de Sophie Pietri, ouvrage dans lequel ce sont 565 œuvres qui sont répertoriées et documentées.

L’exposition Caillebotte à Yerres, au temps de l’impressionnisme présentée à Yerres du 5 avril au 20 juillet 2014 a révélé quelques toiles non présentes dans le catalogue de Marie Berhaut.

Nous avons modestement essayé de faire la synthèse des nombreuses sources d’information à notre disposition (voir la bibliographie en annexe), ajouté notre contribution, émis quelques doutes parfois sur la localisation de certaines de ces œuvres avec la seule volonté de participer à une meilleure connaissance de la production picturale de Gustave Caillebotte.

Dans le tableau qui suit, nous avons retenu, comme il est d’usage, les numéros de catalogue et les titres exacts figurant dans l’édition de 1994 du travail de Marie Berhaut.

La tâche se montre relativement compliquée par le fait que nombre de toiles de Gustave Caillebotte n’ayant pas été exposées de son vivant dans des salons officiels, celles-ci ne sont ni datées, ni signées et ne sont pas identifiées par un titre donné par l’auteur. Après la mort de Gustave Caillebotte, pour authentifier les tableaux présents dans son atelier, ses exécuteurs testamentaires, son frère Martial et Auguste Renoir ont apposé sur les tableaux, en bas à droite ou à gauche, une griffe3 "G. Caillebotte" que nous mentionnons, quand elle existe, dans la liste des œuvres retenues. Certaines œuvres ne sont connues que par des photographies prises par Martial et conservées dans les archives familiales auxquelles Marie Berhaut a eu accès.

On peut remarquer également que Gustave ne mentionnera la ville de Yerres dans le titre de certaines de ses œuvres qu’à partir de la 4ème exposition impressionniste de 1879 avec deux pastels intitulés Vallée de l’Yerres N°28 appartenant à M. E. M. et Rivière d’Yerres N°30 appartenant à M. K. et ceci alors que la maison yerroise est vendue cette année-là. Pourtant dans les deux expositions précédentes auxquelles a participé Gustave Caillebotte, les toiles intitulées Jardin (2ème exposition impressionniste 1876) ou Portraits à la campagne (3ème exposition impressionniste 1877) ont de toute évidence été réalisées à Yerres.

L’intérêt pour l’œuvre de Caillebotte continue à susciter de nombreuses recherches, en témoigne la publication fin 2016 du livre de Michael Marrinan Gustave Caillebotte painting the Paris of naturalism, 1872-1887, ouvrage de plus de 400 pages richement documenté qui a le mérite de corriger de nombreuses erreurs publiées dans des ouvrages précédents.