Les Vieux |
Il oubliait son père, sa mère,
Jadis, quand il était chez eux !
Mais, depuis qu’il est à la guerre,
Le riche aussi bien que les pauvres
Pense à ses Vieux !
Il sait bien que sa mère se désole
Chaque fois qu’elle pense à son fils
Il écrit cependant qu’il rigole,
Mais çà, ils ne le croient pas que çà ce peut,
Les pauvres Vieux !
Le lit du Poilu c’est la paille,
Les draps, un couvre pied crasseux,
La soupe est pour lui ripaille,
Dans son sommeil, il est joyeux,
Il rêve aux Vieux !
Quand vient l’heure de la baïonnette,
Qu’il doit marcher contre les gueux
Voyant si son âme est bien nette,
Il élève son cœur vers les Cieux
Et pense aux Vieux !
Puis, en avant ! Sus aux canailles,
Fuyez Barbares, Boches hideux !
Mais l’enfant tombe sous la mitraille
Et dit : C’est pour la France ! Adieu !
Adieu les Vieux !
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The Old Ones |
He forgot his father, his mother,
Once, when he was with them!
But, since he is at war,
The rich as well as the poor
Thinks of his Old Ones!
He knows well that his mother grieves
Whenever she thinks of her son
He writes, however, that he laughs,
But that, they don't believe that it can be,
The poor Old Ones!
The bed of the Poilu is the straw,
The sheets, a filthy foot cover,
The soup is for him a feast,
In his sleep, he is joyful,
He dreams of the Old Ones!
When the hour of the bayonet comes,
That he must march against the rogues
Seeing if his soul is clean,
He lifts his heart to the heavens
And thinks of the Old Ones!
Then, forward! Sus to the scoundrels,
Flee Barbarians, hideous Boches!
But the child falls under the machine gun
And says: It is for France! Farewell!
Farewell to the Old Ones!
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